Responsable
Adjectif utilisé pour définir la soupe dans laquelle on verse tous les ingrédients indigestes liés au travail (la charge mentale, le management, la qualité, les réunions, le suivi, la gestion, etc.). Soupe diluable à l’infini jusqu’à ce que personne ne puisse en retrouver le goût d’origine et évaporable à l’infini jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un·e seul·e collaborateurice pour touiller.
Utilisation : tonalité positive (dire qu’une personne est en charge des choses quand ça se passe bien) ou tonalité négative (désigner un coupable quand quelque chose se passe mal). De lui-même, le mot n’a pas de tonalité, simplement qu’une personne est en charge du déroulement de quelque chose.
On s’en sert maintenant pour masquer le rôle des organisations (état et entreprises notamment) quand quelque chose se passe mal. « Tel·le ministre est responsable de l’échec de la réforme » et on va reporter la faute sur la personne alors qu’en théorie, on est dans une bureaucratie, et pour qu’une bureaucratie marche bien il faudrait qu’on ne voit que la structure, ce qui permettrait, quand ça se passe mal, d’identifier ce qui est mauvais dans cette structure et de résoudre le problème. Avec la notion de responsabilité (due au fait que l’on est dans un système représentatif), on ne voit que les personnes. On va désigner des boucs émissaires et reporter la faute sur elles et eux sans remettre en question le système.
À la rédaction de cette définition, ont participé des personnes se définissant comme hommes/femmes, cis/trans, blanc·hes, ingénieur·es/déserteur·euses/étudiant·es.